La croix, malencontreusement renversée par un engin reposait sur un socle en pierre dissimulé dans des broussailles. Elle est connue sous le nom de « la croix de Vouziers » son crucifix en plomb a subi de multiples réparations effectuées par des habitants du village. L’ASEPL a considéré que et élément du patrimoine local devait être restauré. Ainsi une nouvelle croix en chêne massif revêtue d’un chapeau en zinc a été dressée avec son crucifix dûment restauré.
Le socle principal en pierre travaillé a été dégagé afin de mettre en évidence les inscriptions. et repose sur une grosse pierre taillée elle même entourée d’un lit de pierres posées sur un film synthétique afin d’éliminer l’humidité, la mousse, les herbes et arbustes qui par leurs racines pourraient dégrader la pierre, le bois et les inscriptions mémorielles qui s’y trouvent. Tous ces travaux ont été effectués par les bénévoles ASEPL.
Selon la carte de Cassini, «la croix de Vouziers» érigée probablement en 1806 était préalablement nommée vers 1730 «croix des Alleux» Située sur un pont haut géologique et munie d’un index, lieu d’où l’on pouvait apercevoir Vouziers, elle matérialisait la croisée des chemins Les Alleux, Vouziers, Voncq, Quatre Champs, en indiquant les limites probables d’une voie importante reliant à l’époque des centres de gestion du pays sur les plans économique, sociaux et militaire.
Outre la symbolique des croix (la croisée des chemins, la conjuration des sorts ou bien des événements) on a pu découvrir les inscriptions difficilement lisible gravées sur la pierre du socle principal (photo en lumière rasante, la nuit, contraste et luminosité ajustés), apparait le nom de la famille qui en association l’a installée en 1806 « FAMILLE LATREILLE EN L’AN 1806 » et sur la face opposée la motivation « LA VENUE (ou L’ANNEE) DE L EMPEREUR NAPOLEON
Le parcours de la famille ayant installé la croix
L’association des membres de la famille avant de migrer aux Alleux était originaire d’un village «LES MARES» situé près de LAMETZ maintenant disparu du fait de la destruction de l’ABBAYE de LONGWE vers 1790 ou des traces sont encore visibles.
Le plus jeune des fils étant dans les critères de l’âge, s’est engagé dans le 4eme Bataillon de Réquisitionnaire volontaire le 17 avril 1893 matricule 421 «560 hommes commandé par Bacheret» à Charleville Mézières pour la campagne de 1793, appelée «la première coalition» et a participé au siège de Valencienne dans une garnison d’infanterie sous l’autorité du Général Dumouriez
Il fut ensuite enrôlé dans les Armées de Napoléon à partir du directoire, et suite à l’amalgame des armées, où il effectua les campagnes Napoléoniennes pour chaque coalition jusqu’à sa mort. Le 16 mai 1808 il décède «par suite de fièvre dans un hôpital militaire suite aux conséquence d’un coup de feu», probablement dans une ville nommée « Castellazo » durant de la campagne d’Espagne. Ces faits justifient probablement la motivation de la famille
Les passages de Napoléon en Ardennes
L’Argonne et les Ardennes sont situés sur la trajectoire des principales campagnes Napoléoniennes. Les passages des armées, de Napoléon et de sa garde étaient fréquents.
On retrouve dans les bibliographies des descriptions dans les villages et villes de garnison où l’accueil de Napoléon est en général somptueux avec grand cérémonial en impliquant les populations. Les traces du passage de Napoléon vers 1804 à Vouziers où il a rencontré la mairie ont d’ailleurs permis l’octroi de fonds pour le pavage des rues, la construction d’un Tribunal ….,
L’arrêt des armées avait aussi un but logistique pour la réquisition de la nourriture, le logement, le transport (les chevaux de trait), assurer les réparations du matériel…..
Vers 1806 date de la mise en place de la croix de Vouziers, c’était l’apogée de l’empire, c’était peut être un autre point de motivation pour la mise en place de celle-ci .
Représentée ci-contre dans sa nouvelle configuration souhaitons lui longue vie et qu’elle serve de trait d’union entre les générations.